On a trop souvent associé par lien de causalité les TICE et la pédagogie.
Ainsi, il y aurait de nouvelles pédagogies avec les TICE. C’est devenu un allant de soi, presqu’un lieu commun en tout cas une évidence pour nombre de personnes, en particulier celles qui ne connaissent l’acte d’enseigner et d’apprendre qu’à partir de leur expérience d’enfance et de jeunesse. C’est aussi une évidence pour nombre de zélateurs, marchands, promoteurs des TIC, que celles-ci vont améliorer la pédagogie, la changer etc…
En fait cette illusion d’optique vient du fait que les TIC sont d’abord un intrus dans une situation d’enseignement qui s’en est longtemps passée (quelques centaines d’années) Parce qu’elles dérangent, elles seraient vecteur de changement, de nouveauté, voire d’amélioration. C’est en fait un imaginaire qui s’exprime ici, imaginaire qui fait se rejoindre des évolutions techniques (souvent considérées comme bonne pour l’homme a-priori) présentées comme innovantes et porteuses d’avenir avec des pratiques sociales, en particulier l’enseignement qui leur pré-existe.
Or cette pratique de l’enseignement que chacun a pu connaître en tant qu’élève a laissé des traces dont la plus significative est le sentiment d’écart que la situation scolaire introduit avec le monde réel, le monde de la famille, de la rue. Rappelons ici que cet écart a été voulu par les fondateurs du système scolaire tant le monde réel était médiocre dans sa capacité à « conduire hors de » à « élever » l’humain pour reprendre l’étymologie du terme éduquer.
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