Ce texte est la version longue d’un article paru dans le n° 477 des Cahiers Pédagogiques “Questions sensibles et sujets tabous” en décembre 2009. Je le publie aujourd'hui sur mon blog à l'occasion de la journée contre l'homophobie.
L’un des pires cours de ma vie s’est déroulé pendant l’année 2007-2008 avec une classe de seconde assez difficile. Dans l’enseignement de sciences économiques et sociales, il y a un chapitre du cours qui est consacré à “la famille, une institution en évolution”. Il s’agit de montrer, comme le titre du chapitre y invite, que la famille comme toutes institutions évolue et n’est pas figée dans un modèle unique. On prend donc des exemples dans d’autres cultures ou dans l’histoire pour amener les élèves à se déprendre d’éventuelles représentations et les conduire à un certain relativisme et à construire une définition nuancée de la famille. On étudie aussi les changements actuels de la famille en analysant les statistiques de la nuptialité, du divorce, ou des naissances hors-mariage.
Un des textes présentés ce jour là portait sur le mariage homosexuel en Espagne et l’homoparentalité. Même si ce type de texte provoque toujours des débats stimulants, je ne m’attendais pas à un tel déchaînement de violence et de réactions excessives. Certaines des réactions portaient sur la légitimité même du texte : « Monsieur, on ne peut pas lire ça ! », « C’est pas normal de discuter là dessus ». D’autres portaient un jugement très vif sur l’homosexualité où très vite il n’y avait plus aucune censure : "c'est la mode d'être homo, ça fait bien"... “c’est dégueulasse”, “ce sont des pervers” “faut les brûler”, … J’ai du faire face très vite et de manière un peu inattendue à un déferlement d’homophobie qui m’a laissé assez effrayé et désemparé…
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